حذرت أرملة الرئيس الراحل المختار ولد داداه الحكومة الموريتانية من مغبة تجاهله، وقالت إن تسمية مطار نواكشوط الجديد باسم "مطار أم التونسى" يشكل رسالة سلبية، باعتبارها معركة ترمز للإنقسام داخل المجتمع الموريتانى.
وقالت أرملة الرئيس الراحل فى رسالة – حصلت زهرة شنقيط على نسخة منها- إن "أم التونسى" معركة وقعت عام 1932 بين موريتانيين منحدرين من البدو الرحل حلفاء فرنسا، وبين موريتانيين معادين لهذه الأخيرة.
ودعت أرملة الرئيس الراحل إلى تسمية المطار على زوجها أول رئيس للبلد قائلة "إذا لم يحصل ذلك فإننا نخشى ان تحمل سلبية تاريخنا الحديث بذور تهديد لبلدنا".
ويعتبر تسمية المطار الجديد بمطار "أم التونسى" أبرز قرارار مستفز للحكومة الفرنسية والموالين لها، وهو ماقد تكون بعض الأوساط تحاول استغلال الظرفية الحالية لإجبار الحكومة على التراجع عنه.
وهذا نص الرسالة الموجهة للرئيس :
Lettre Ouverte à son Excellence Monsieur Mohamed Ould
Abdelaziz, Président de la République Islamique de Mauritanie
Monsieur le Président,
Des informations nous parviennent selon lesquelles le nouvel aéroport international de Nouakchott, porterait le nom d’Oum Tounsi.
Ces informations, si elles sont confirmées, appellent de notre part les remarques suivantes :
Dès votre accession au pouvoir, en donnant à la plus grande Avenue de notre capitale Nouakchott, le nom du Président Moktar Ould Daddah, vous avez contribué à sa réhabilitation, brisant ainsi un tabou vieux de plus de trente ans.
Ce geste a été hautement apprécié par une majorité de Mauritaniens.
Il se trouve en outre, que le nom d’Oum Tounsi rappelle une bataille qui, en 1932 a opposé dans le cadre du processus de pacification alors en cours, les Mauritaniens du Groupement nomade du Trarza alliés à la France, à d’autres Mauritaniens hostiles à cette dernière.
Cette bataille symbolise donc à nos yeux la division, alors qu’aujourd’hui, la Mauritanie a, plus que jamais, besoin d’unité.
Dans la plupart des pays africains, l’aéroport de la capitale porte le nom du Père Fondateur. Nous nourrissons le ferme espoir que dans quelques jours, l’aéroport international de Nouakchott portera lui aussi le nom de Moktar Ould Daddah, le Père Fondateur de la République Islamique de Mauritanie. Une telle décision s’inscrirait tout naturellement dans le processus que vous avez vous-même initié dès 2008. Si elle n’intervenait pas, nous pourrions craindre que la négation de notre histoire contemporaine soit porteuse de graves menaces pour notre pays.
Je vous prie d’agréer Monsieur le Président de la République, l’assurance de ma considération distinguée,
Mariem Daddah
Présidente de la Fondation Moktar Ould Daddah
Nouakchott, le 17 novembre 2015